Bienvenue dans la suite de notre série sur les défis que posent l’agriculture et le changement climatique. Avec l’expertise de l’agroclimatologue Serge Zaka, nous explorons les solutions d’adaptation et de résilience climatique, dont l’agrivoltaïsme dynamique. Ce deuxième article prolonge notre webinaire du 26 septembre, où des études de cas et les témoignages de deux Sun’Agriculteurs (Christian Clair et Damien de Besombes) ont mis en lumière différentes stratégies face aux changements climatiques..
Si vous n’avez pas lu notre premier article “Solutions climatiques en agriculture : impacts et adaptations”, nous vous invitons à le découvrir ici
Les agriculteurs sont-ils climato-sceptiques ou, au contraire, en première ligne des technologies et stratégies d’innovation ?
Les agriculteurs ne sont pas déconnectés de la réalité, bien au contraire. Ils vivent chaque jour l’impact direct des changements climatiques sur leurs cultures et leurs terres. Est-ce que certains restent sceptiques face à ces défis ? La réponse est claire : 99 % des agriculteurs ne le sont pas. Ils ne se contentent pas d’observer, ils cherchent des solutions.
En discutant avec des professionnels, on constate leur soif de nouvelles méthodes, qu’elles soient technologiques ou agronomiques : le méteil optimal pour l’hiver ou à la variété de maïs la plus adaptée à votre sol. Ces questions montrent bien que l’innovation chez les agriculteurs dépasse le cadre purement technologique. Elle touche à des pratiques concrètes, pratiques et efficaces.
Historiquement, le secteur agricole a toujours été en mouvement. Depuis la révolution verte des années 1945-2000, les agriculteurs ont adopté des techniques innovantes, des produits chimiques aux avancées mécaniques. Aujourd’hui, cette dynamique se poursuit avec par exemple l’agrivoltaïsme, une solution qui s’installe rapidement. Pourquoi ? Parce qu’elle répond à la nécessité d’allier production agricole et protection face aux aléas climatiques, tout en optimisant l’utilisation des terres.
Pensez-vous que la transition vers une agriculture plus résiliente puisse se faire sans investissements massifs dans les infrastructures et la technologie ?
La transition vers une agriculture plus résiliente ne peut pas se faire en se basant uniquement sur la technologie ou les infrastructures coûteuses. Certaines solutions nécessitent des investissements importants, mais d’autres reposent sur des pratiques simples et réfléchies.
L’agriculture, c’est un équilibre entre techniques avancées et pratiques agronomiques éprouvées. L’agrivoltaïsme, par exemple, est une agro-technologie de pointe qui demande un certain niveau d’investissement à l’installation, souvent réalisée avec des tiers investisseurs ou des fonds de soutien à la transition écologique. Cette approche permet de protéger les cultures et d’optimiser l’utilisation des ressources, mais elle n’est qu’une des nombreuses réponses possibles.
D’autres pratiques, comme le non labour, l’introduction de légumineuses dans les rotations ou l’amélioration de la structure du sol, peuvent améliorer la résilience sans nécessiter de fonds importants . Ces stratégies, adaptées à chaque parcelle et type de climat, démontrent que l’agriculture est avant tout une question d’adaptation et de réflexion.
En résumé, il n’existe pas de solution unique ou universelle. Chaque exploitation doit trouver l’équilibre qui lui convient, en combinant des innovations technologiques et des pratiques plus simples selon ses besoins et son environnement.
Croyez-vous que l’agrivoltaïsme peut réellement créer des microclimats à l’échelle d’une parcelle ?
La réponse est sans équivoque : oui. Tout comme les arbres en agroforesterie ou les haies autour des champs modifient le microclimat en régulant le vent et l’évapotranspiration, l’agrivoltaïsme apporte des bénéfices concrets et mesurables.
L’agrivoltaïsme permet de limiter les effets du changement climatique à l’échelle locale. En régulant le microclimat, il aide à protéger les cultures contre des éléments comme le gel. Sous des panneaux photovoltaïques mobiles, les infrarouges émis par la terre sont réfléchis, permettant de gagner 2 à 3 degrés pendant la nuit, tant qu’il n’y a pas de vent. Cette technologie est donc efficace pour éviter les gelées printanières.
L’ombre des panneaux joue également un rôle crucial pendant les vagues de chaleur. Elle empêche le sol de s’échauffer excessivement, réduit les pertes d’eau par évapotranspiration et protège les cultures des stress thermiques et des brûlures sur les feuilles. Cela garantit une croissance continue des plantes sans les effets néfastes de la canicule.
L’importance de maîtriser le microclimat, notamment dans le sud de la France, ne peut être sous-estimée. Les panneaux photovoltaïques agissent comme un bouclier, similaire aux arbres, créant un environnement plus favorable pour les cultures. L’agrivoltaïsme s’impose ainsi comme une solution essentielle pour préparer l’agriculture de demain face aux changements climatiques.
En résumé…
Ce deuxième article de notre série met en lumière des stratégies pour faire face aux défis climatiques en agriculture. Les technologies comme l’agrivoltaïsme, associées à des pratiques agronomiques éprouvées, offrent aux agriculteurs des moyens efficaces de protéger leurs cultures et d’améliorer leur productivité dans un climat de plus en plus extrême.
Suivez-nous pour plus de conseils pratiques et d’innovations dans les prochains articles. Visonnez le replay de notre webinaire du 26 septembre, disponible sur notre plateforme.