
93% des agriculteurs déclarent avoir subi des aléas climatiques des trois dernières années, avec la sécheresse en tête des préoccupations. (Baromètre IPSOS x Sun’Agri, février 2025). Ce chiffre en dit long : le dérèglement climatique bouleverse le quotidien des exploitations. Hausse des températures, précipitations imprévisibles, épisodes extrêmes plus fréquents… Les grandes cultures sont en première ligne.
Dans ce contexte, l’agrivoltaïsme dynamique sur grandes cultures se positionne comme une solution d’avenir. Cet article propose un tour d’horizon des impacts climatiques sur les grandes cultures, en s’appuyant sur le webinaire Sun’Agri animé par l’agroclimatologue Serge Zaka. Objectif : comprendre comment cette technologie peut renforcer la résilience agricole.
Des années records qui deviennent la norme
Les dernières années ont confirmé une tendance : le climat devient plus extrême, instable. Chaque saison bat les records de précédentes. Retour sur les trois dernières années pour comprendre l’ampleur de ces bouleversements climatiques.
2022, année de tous les extrêmes
L’année 2022 a été la plus chaude jamais observée en France. Exceptionnellement chaude et sèche. Elle a été marquée par des épisodes de canicule intense. Environ 35% des sols du territoires ont été en situation de sécheresse. Une sécheresse étalée sur dix mois de mars à fin décembre.
2023, la tendance se confirme
Dans la continuité de 2022, 2023 s’est révélée être la deuxième année la plus chaude en France. Cette année a été caractérisée par une alternance de périodes d’assèchement et de réhumidification des sols, rendant les conditions agricoles particulièrement difficiles. (Meteo France)
2024, une année historique à l’échelle mondiale
L’année 2024 a été marquée comme la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale. Le rapport mondial de Copernicus publié en janvier 2025 annonce une température moyenne annuelle supérieure à 1,5°C. C’est la première année où la température moyenne a atteint le seuil fixé par l’Accord de Paris dans le but de réduire les risques et impacts du changement climatique.
2025, la sécheresse s’intensifie
En mai 2025, 53% de l’Europe et du pourtour méditerranéen étaient touchés par la sécheresse. C’est le taux le plus élevé jamais enregistré à cette période depuis 2012. Le phénomène s’intensifie et l’accès à l’eau devient critique. La viabilité des exploitations agricoles est de plus en plus menacée.
Ces données confirment une tendance : le climat devient plus extrême, plus instable. Récemment, une nouvelle étude a confirmé que limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C était désormais inatteignable. Face à cette réalité, l’adaptation des exploitations n’est plus une option : elle devient une urgence.
Mais qu’est-ce que ça signifie concrètement pour les grandes cultures ?
Grandes cultures : un secteur fragilisé par les aléas climatiques
En France, les grandes cultures occupent 12,7 millions d’hectares, soit près de la moitié de la surface agricole utilisée (SAU). Céréales, oléagineux et protéagineux : ces productions essentielles sont directement impactées par le dérèglement climatique. Ce secteur, marqué par de nombreux événements climatiques, subit des impacts significatifs sur les calendriers des semis et des récoltes, sur les rendements, et les besoins en irrigation.
Comment les grandes cultures s’adaptent aux nouveaux rythmes climatiques ?
Les semis et récoltes doivent s’adapter à des saisons devenues imprévisibles. La maturité des cultures s’accélère, les besoins en irrigation augmentent, la pression des ravageurs et des maladies s’intensifie. Ces perturbations fragilisent les repères techniques des agriculteurs.
La période printemps/été 2025 en est une illustration concrète. Une canicule précoce s’est installée dès le mois de juin, en pleine période de développement des cultures d’été.
Ces températures extrêmes provoquent une évapotranspiration importante des plantes, aggravant une sécheresse déjà marquée. Les cultures subissent un stress thermique : face à des températures trop élevées, leur croissance ralentit, voire s’arrête totalement. L’orge de printemps, en phase de remplissage des grains, est particulièrement touchée : le phénomène d’échaudage, provoqué par la chaleur, peut entraîner une perte de rendement allant jusqu’à -4 % en une seule journée, selon l’agroclimatologue Serge Zaka.
Des rendements en chute libre
En 2023, la filière grandes cultures a connu des rendements moyens sur les trois principales céréales : maïs, blé, orge. L’impact sur la production agricole est réel. En 2024, la filière du maïs a enregistré jusqu’à 54% de baisse de rendement sur du maïs non irrigué dans le Sud-Ouest (vs. 2017-2021). En 2024, la France a vu l’une des plus faibles récoltes de céréales depuis 40 ans. Une année marquée par un excès d’eau, illustrant la variabilité des aléas climatiques entre années humides et années sèches, rendant l’adaptation difficile pour les agriculteurs.
Les conditions climatiques des dernières années nous prouvent que le dérèglement climatique n’est pas simplement une hausse dangereuse du thermomètre, mais une multiplication imprévisible de chocs et de climats plus extrêmes. Les épisodes de sécheresse et de canicule s’enchaînent, mettant à mal les systèmes agricoles et rendant cruciale la compréhension des projections climatiques à l’horizon 2050 pour anticiper et s’adapter à ces nouvelles réalité
Horizon 2050 : quelles perspectives pour les grandes cultures ?
Les experts sont formels : les aléas climatiques seront de plus en plus intenses et imprévisibles. Les projections pour l’horizon 2050 sont déjà alarmantes, notamment dans la moitié sud de la France.
Cette région, classée “hot spot” climatique, sera particulièrement affectée par ces changements climatiques et verra les canicules se multiplier par cinq ou six, avec des impacts significatifs sur les rendements agricoles et la disponibilité de l’eau. Une région qui sera en déficit d’eau en hiver comme en été. Les précipitations pourraient diminuer jusqu’à -120mm durant les saisons de printemps et d’été.
Ces changements auront des effets majeurs :
- Perte de rendement jusqu’à 50% pour le maïs
- Sols en sécheresse chronique
- Accès à l’eau limité
Ces projections soulignent l’urgence d’adopter des solutions d’adaptation pour protéger les grandes cultures et assurer la résilience des systèmes agricoles face aux défis climatiques à venir. Parmi les solutions existantes, l’agrivoltaïsme figure déjà dans le top 3 des solutions envisagées par les agriculteurs d’ici les 10 prochaines années.
L’agrivoltaïsme sur grandes cultures : une technologie au service de la résilience et de l’exploitant
Développé il y a 15 ans par Sun’Agri en partenariat avec l’INRAE,l’agrivoltaïsme dynamique est une technologie agricole d’adaptation. Elle repose sur une idée simple : piloter les panneaux solaires en temps réel pour servir les besoins de la plante.
Protégée par six brevets, la technologie Sun’Agri est aujourd’hui une référence du marché avec 34 sites construits et exploités en 2025 et 58,5 ha protégés. Elle a été primée à plusieurs reprises pour son apport direct à la résilience agricole. Contrairement à des installations fixes, l’agrivoltaïsme dynamique sur grandes cultures s’adapte aux besoins des végétaux, et non l’inverse.
De la recherche au champ : retour sur 15 ans d’expérimentations en grandes cultures
Le premier site de recherche et développement de Sun’agri a été planté sur maïs à Lavalette (34) dès 2010. L’installation expérimentale a permis de comparer différentes configurations de l’installation.
- Zone témoin : le maïs pousse sans protection et sans irrigation, résultant en une taille plus petite.
- Full tracking : dans ce cas de figure, les panneaux suivent la course du soleil et maximisent ainsi la production électrique au détriment de la photosynthèse. Sans pilotage agronomique, la plante est plus basse que sur la photo de droite, où les panneaux sont pilotés.
- Pilotage Sun’Agri : Avec la protection agronomique, les rendements restent équivalents à ceux de la zone témoin non protégée. De plus, l’ombrage piloté apporté par les panneaux à des étapes clés du développement de la plante à permis de limiter l’évapotranspiration. Cela a conduit à des économies d’irrigation sur cette modalité.
Les résultats du programme de recherche montrent que l’agrivoltaïsme dynamique sur grandes cultures permet de sécuriser des rendements dans un contexte de sécheresse et de restrictions de l’irrigation.
Protéger la terre et ceux qui la cultivent
La résilience ne s’arrête pas au champ. Chez Sun’Agri, l’agrivoltaïsme dynamique sur grandes cultures intègre aussi un véritable soutien économique à l’exploitant. Une structure agrivoltaïque peut représenter un apport financier réel pour les exploitations.
En plus des bénéfices agronomiques, elle offre des leviers pour sécuriser l’avenir économique des fermes :
- Capital ouvert à l’agriculteur;
- Solutions de cofinancement;
- Possibilités de montée au capital;
- Accompagnement à la transmission ou à l’installation;
- Aides à l’investissement agricole.
Ces dispositifs permettent de renforcer la solidité des exploitations, dans un contexte où la stabilité économique devient aussi essentielle que la stabilité climatique.
Protéger les cultures, c’est aussi protéger ceux qui les cultivent. C’est cette double ambition – agronomique et économique – qui guide notre approche.
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Une structure pensée pour les grandes cultures
L’agrivoltaïsme dynamique est conçu pour s’intégrer aux contraintes des cultures en rotation et des outils agricoles.
C’est un outil agricole adapté aux besoins de l’agriculteur et aux besoins des cultures :
- Structure installée à 5m de hauteur pour permettre aux plantes de pousser sans être entravées
- Espacement des rangées de panneaux de 14 à 16m, afin de permettre le passage des engins agricoles
- Taux de couverture de 30% à 35%, conforme à la loi APER (maximum 40%)
- Tournières optimisées pour éviter tout obstacle pour le travail au sol
Le dispositif Sun’Agri n’entrave pas la conduite de l’exploitation. Il accompagne et protège la culture, sans la contraindre.
Protéger les grandes cultures, c’est possible
Face à la menace climatique, l’agrivoltaïsme dynamique sur grandes cultures est une solution d’adaptation éprouvée. Il ne s’agit pas simplement de produire de l’électricité : il s’agit de protéger les cultures, d’optimiser la ressource en eau (jusqu’à -30% d’irrigation), de garantir une production agricole viable malgré les aléas mais aussi de protéger les exploitants et la pérennité de leur exploitation.
Pour aller plus loin
🎥 Webinaire – “Grandes cultures & changement climatique : quelles perspectives ?”
Avec Serge Zaka, agroclimatologue.
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